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  • Christophe COUPEZ

Digital, design, enthousiasme


La transformation numérique des entreprises est un art subtil et difficile. L’erreur serait de prendre le sujet sous un angle trop restrictif, sous le seul angle IT des outils par exemple. En fait, déployer le digital interne au sein de votre entreprise, c’est faire basculer en quelques mois vos collaborateurs d’un mode d’échange hérité des années 90 (mails, serveurs de fichiers) à un mode de travail moderne des années post 2010. Entre les deux, c’est un choc de près de 20 ans, et ça n’a rien d’anodin. Le bouleversement ne se fait pas dans les outils, mais aussi dans les usages, les façons de penser la collaboration, dans le comportement et les postures. Il faut voir la transformation digitale interne comme un train qui avance ; tous les wagons doivent suivre, pas uniquement celui des outils de la DSI. Or si certaines parties de l’entreprise acceptent de se réinventer pour accueillir le digital interne, d’autres restent souvent figées dans le passé. Faire entrer vos collaborateurs dans l’entreprise digitale, c’est les faire entrer dans le XXIème siècle. Mais il faut que cette entrée se fasse par la grande porte, et que ce changement soit le plus visuel possible. Autrement dit, si vous décidez que votre entreprise doit entrer dans l’ère digitale héritée du monde du net, il faut en adopter les codes visuels. Ces codes, vous les voyez sur les principaux sites des géants du web, avec des looks graphiques modernes, épurés, soignés. La société Apple, qu’on l’aime ou pas, est passée maître sur ce domaine. Si vous déployez votre digital interne (Collaboratif, RSE, etc) en collant aux outils les aspects graphiques Corporate standards, mais peut être désuets, qui n’ont pas évolué depuis des années ou qui n’ont rien d’enthousiasmant sur le plan visuel, vous émettez un double message contradictoire à vos collaborateurs. Les outils disent « entrez dans le XXIème siècle » mais le look des outils leur dira le contraire. Or l’aspect graphique, le look des applications et des outils, c’est la chose la plus visible que verront immédiatement vos collaborateurs. C’est ce qu’ils peuvent juger tout de suite, c’est ce qui va les toucher en premier. Si votre ambition est de faire entrer votre entreprise dans le XXIème siècle en déployant le digital interne, il faut aligner le look des applications avec cette ambition. Il ne faut pas hésiter à repenser votre positionnement sur l’aspect du design, en donnant un priorité plus forte à ce sujet. En voyant les nouveaux outils, il faut que vos collaborateurs comprennent que, oui, décidemment, l’entreprise se modernise, qu’il y a un vrai changement. L’adoption du digital interne sera d’autant plus facile que usages & visuel seront en phase, et non en contradiction. Il sera d’autant plus facile, que ces usages combinés à un aspect visuel moderne et soigné pourront apporter de l’enthousiasme aux collaborateurs. Cette ambition a forcément un coût, qui se traduit par des compétences graphiques internes ou externes. Mais les solutions existent pour en optimiser la dépense, comme la mutualisation à toute l’entreprise, comme j’ai pu l’évoquer dans mon billet "quand faire beau rend plus efficace". Cette ambition a aussi une limite, celle de la simplicité car faire sobre et simple, c'est compliqué. Il y a aussi la limite des outils. Yammer, par exemple, a des possibilités graphiques très limitées, et customiser SharePoint à outrance n'est pas une bonne idée. Pour autant, pour ne parler que de SharePoint, des thèmes graphiques originaux et de qualité (autres que ceux fournis par l'éditeur, qui n'ont rien d'enthousiasmant) sont proposés dans différents stores, pour des coûts modiques, et qui ne nécessiteront pas de compétences internes. Il y a ensuite tout le reste : les applications Web, les canaux de communication, les mails d'information, les vidéos, ... Sur tous ces domaines, il ne faut pas hésiter à se faire accompagner de professionnels qui sauront vous apporter une vision externe, en phase avec les codes actuels et votre projet de déploiement du digital interne.

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